Elle crie et se débat dans tous les sens alors que je sens la tiédeur de son sang couler dans ma bouche; le sang, une seule formalité pour moi alors que je pourrais bientôt la dévorer toute entière, c'est juste le plaisir de la laisser voir souffrir, me supplier d'arrêter, alors que non, le seul moyen pour que j'arrête, c'est que son cœur s'arrête de battre, et que je ne laisse plus grand chose de sa dépouille déchiquetée. Encore une énième petite idiote qui est encore tombée dans mon piège; les humaines sont si naïves et si prévisibles, c'est si facile de se jouer d'elles en jouant les gentils garçons qui n'ont rien à se reprocher. Cela ne rend que le crime plus parfait encore, voir la terreur s'installer soudainement dans leurs yeux, voir qu'elles ne comprennent plus rien de ce qui se passe, tout était tellement bien, pourtant. Quelques minutes plus tard, je terminais mon festin de fortune et cachais le corps avant de me cacher dans un endroit isolé de la forêt; j'attendrais ici de reprendre forme humaine, quelques heures après, avant de finalement quitter les lieux à l'aide de mes deux jambes. Je n'ai plus vraiment faim et je ne sais pas si me rendre une nouvelle fois en compagnie humaine est une idée bien raisonnable pour ce soir, mais qui a dit que je l'étais au fond, mmh ? Personne; me voilà donc rapidement en route pour le bar le plus proche de la lisière de la forêt. La foule dans les rues est encore dense, si bien que j'arrive sans grande peine à m'y fondre et à entrer dans le bar sans en être inquiété. Oh, c'est qu'il y a de très jolis spécimens féminins ici, si j'avais su, je serais déjà passé ici avant de les amener vers la forêt, leur...faire part de mes connaissances pour leur montrer les étoiles ou d'autres conneries de ce genre, qu'elles ont pour la plupart tendance à trouver romantique, alors que moi je me serais déjà enquis du goût de sa chair. Je m'installe au bar et commande un verre, faisant comme tout un chacun et surveillant les environs, alors qu'une odeur plutôt horrible vient pas longtemps après me chatouiller les narines, une odeur qui m'insupporte et que je connais que trop bien: c'est celle d'un vampire. Resserrant légèrement ma poigne autour de mon verre, je grince des dents avant de tourner la tête de gauche à droite pour tenter de trouver de qui il s'agit. Un sourire en coin se dessina sur mon visage en apercevant qui était la cause de cette pollution de l'atmosphère. Évidemment. J'aurais même du m'y attendre, tiens. « - Oh, mais qui voilà! » Dis-je suffisamment fort pour qu'il m'entende, ou du moins, perçoive le son de ma voix dans tout ce brouhaha. Ça m'étonnerait quand même que lui n'est pas non plus reconnue mon odeur, si particulière pour ces créatures de malheur. Je dévisage mon frère du regard et le regarde de haut en bas, toujours le même...Toujours aussi pitoyable. « - Voilà la chauve-souris qui sort de sa tanière le soir venu. Tu es venu te rassasier pour ne pas flétrir comme un citron pourri ? »