SURNOM - J'ai une tête à avoir un surnom, moi ? ÂGE - Inconnu. ORIGINE - Russe. ORIENTATION SEXUELLE - Bisexuel. STATUT CIVIL - Célibataire. GROUPE - Les créatures.

Vous savez, on dit toujours que les phœnix finissent par renaître de leurs cendres ; j’en porte le prénom, je ne peux donc pas me dérober à cette règle. La première chose que vous avez à savoir, que je suis réellement loin d’avoir un caractère des plus dociles ; il m’arrive de profiter de ma condition tout comme de ne pas en profiter, tout dépend de l’estime que je peux avoir pour vous…Non, attendez, vous me prenez au sérieux, là ? Je ne dois rien à personne, n’ai d’estime pour personne, de sympathie ? Encore moins. Même s’il m’est arrivé d’être beaucoup trop naïf et compatissant par le passé, disons que c’est le nombre d’années qui m’a forgé ce caractère si froid et distant que j’arbore aujourd’hui. Et je ne cherche même pas à vous dire que je me sers de cela comme d’un prétexte banal, simple, pour cacher une facette plus sensible de ma personnalité, car ceci serait mentir. Au tout début de ma transformation, pourtant, je m’obstinais à ne pas être comme ce qui était ma condition me forçait ; sauvage, imprévisible et dangereusement impulsif, un monstre rempli de haine. Je ne voulais pas qu’un jour, la bête puisse prendre le contrôle sur l’humain. Ne plus avoir aucun self-control lors de mes transformations, cela me terrifiait. Et plus encore de savoir que je pourrais faire des victimes, des tas de victimes, sans plus m’en soucier plus que ça. J’ai essayé de repousser du mieux que j’ai pu le moment où je goûterais pour la première fois au goût du sang ; mais après la première jeune fille qui est passée sous mes crocs, il m’a été impossible de m’arrêter. Ne plus rien ressentir ? C’est tellement mieux ; plus de doutes, plus de douleur, plus de remise en question sur soi-même. Plus d’obligations à ressembler trait pour trait au grand-frère, plus cette impression d’être tellement insipide à côté de lui, face à l’opinion parentale. Je ne peux pas remettre en question le fait que j’ai passé de bons moments avec lui, évidemment que si, mais maintenant ceci est terminé, pour de bon, et je préfère ne plus y penser ; le passé, c’est fait pour ça, non ? Il a bien fallu que je prenne mon envol, à ma manière. Depuis l’attaque de la femelle de Shaytan par des lycans, j’ai toujours cru que c’était la pire race qui pouvait exister, mais je ne savais pas encore, à cette époque là, que je me trompais sur toute la ligne. Les vampires, quelle horreur ! Il n’en a fallu pas davantage pour que l’on ne se sente plus, mon frère et moi ; à l’exception que lui, ignore encore quelle est la nature exacte des assassins de celle qu’il aimait, autrefois. Moi, je le sais, et s’il me court un peu trop sur le haricot comme il lui arrive si souvent de le faire, il se pourrait bien que cette révélation s’échappe malencontreusement de ma petite bouche ! Pour ce qui est de ma relation avec les femmes, je me suis pendant longtemps servi d’elles, physiquement parlant, pour obtenir ce que je voulais, et les tuer par la suite – celle des abysses, un vrai régal. Mais maintenant ici, je pense adapter une autre technique, sans renoncer toutefois à me faire plaisir.

Au cours de ma vie, j’ai vu et vécu des choses que beaucoup d’entre vous n’osent même pas imaginer dans leurs rêves les plus fous. Au cœur des abysses, il n’y avait pas vraiment de place pour l’attendrissement ou l’esprit d’équipe non, ou alors c’était seulement par famille, par espèce ou par clan. A cette époque là, j’habitais un manoir avec mes parents, mon frère et sa femme. Cassiopée était…Comme l’équivalent d’une meilleure amie, et mon frère était ce que j’avais de plus cher au monde. Nous étions tous les trois, et c’était tout ce qui comptait. La dernière étape, c’était que je me trouve quelqu’un moi aussi, et nous n’avions plus que des jours paisibles à passer tous ensemble dans le manoir. Pourtant, il a suffit d’une seule soirée pour que tous ces beaux petits plans volent en fumée ; une attaque dont ne savait pas trop quoi nous avait, en quelques minutes, privé de nos parents et de Cassiopée. Pendant longtemps, je me suis senti coupable d’avoir survécu ; mais mon frère était là, et c’est ce qui comptait le plus pour moi, je ne pouvais pas me résoudre à vivre ma vie sans lui. Cette étape, on allait la vivre ensemble, comme toutes les autres. Bien qu’en réalité, on s’était trompé sur toute la ligne : cette attaque n’était que le point de départ de notre séparation. Alors qu’on recommençait à reprendre le train d’une vie plus ou moins normale dans les abysses, je me fis attaquer par une créature à l’aspect étrange – dans les jours qui suivirent, j’avais une forte fièvre et même, des hallucinations commençaient à me prendre. J’ignore si à cette époque-là, Shaytan se doutait déjà de quelque chose, mais moi, je sais que je le sentais différent. Oui, il changeait peu à peu. Et moi aussi d’ailleurs, ou plutôt mon corps ; je trouvais que je me déplaçais d’une manière des plus étranges, et j’avais cette chose au fond de moi, qui me forçait à être tellement en colère, tout le temps.

Je n’étais pourtant pas au bout de mes peines, une dizaine de jours après cette morsure, qui me cuisait toujours autant. La colonne vertébrale qui s’étire encore et encore, le corps qui se plie, les membres qui prennent des dimensions animales, un instinct qui s’éveille, une faim qui se fait ressentir…J’ai longtemps renié mon instinct de prédateur et ce que j’étais devenu, j’avais trop honte, si bien que j’avais appris à me canaliser et à prendre mes dispositions avant chaque nouvelle transformation. Je ne m’étais même pas nourri la première fois, préférant me mordre moi-même pour apaiser ma soif de sang plutôt que faire de pauvres victimes. Ce que je pouvais être stupide, à cette époque-là ! Toujours le bon petit Phoenix, tout gentil, tout attentionné, qui pense toujours aux autres plutôt qu’à sa gueule. Quand j’ai ensuite appris pour ce qui était arrivé à mon frère, et vice-versa, poussé par les autres de notre condition, j’ai finalement ‘appris’ à le détester moi aussi, ou plutôt, toute l’amertume que je m’étais cachée à son égard, elle est ressortie en même temps que le loup en moi s’est éveillé. Fais comme ton frère, écoute Shaytan, Shaytan, Shaytan, Shaytan. Inutile de dire que ça avait toujours été lui, le préféré. Pourquoi ils en avaient fait un deuxième alors ?

Plus je m’éloignais de lui, plus je devenais sauvage et instinctif, je faisais même plus confiance au loup qu’à moi-même. Des victimes, si j’en avais peur d’en laisser sur mon chemin, je m’amuse maintenant à les semer sur mon chemin, j’aime jouer avec la nourriture avec les jolies jeunes filles, c’est tellement plus plaisant ! Et puis, maintenant sur Terre, même si les jolies créatures de l’abysse ont mis la barre très très haut, je compte bien tout autant m’amuser et faire parler de moi ici.

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